La santé mentale est un enjeu majeur dont la France commence à se saisir timidement dans la sphère professionnelle. La FONDATION FALRET a ainsi organisé une table ronde le 14 mars 2017, à l’occasion des Semaines d’Information sur la Santé Mentale, pour aborder la question de la place de la santé mentale au sein de l’environnement professionnel.
Comment permettre aux personnes touchées par un problème de santé mentale d’exercer une activité professionnelle ? Comment venir en aide aux personnes en souffrance sur leur lieu de travail et éviter des situations conflictuelles et douloureuses ? Quel rôle peut avoir l’entreprise pour permettre l’inclusion et le maintien dans l’emploi des personnes concernées ? Toutes ces questions ont été abordées par les différents intervenants présents pour faire progresser le débat autour d’une problématique de société qui doit être mieux prise en compte à l’avenir.
« Les représentations des Français sur les capacités de travail des personnes malades sont erronées. » analyse Bernard Pachoud, Professeur de psychopathologie et Psychiatre. « Elles sont aussi courantes chez les soignants et les personnes malades elles-mêmes. Il ajoute que « les préjugés ferment les portes en France. On a tendance à penser que ce sont les symptômes de la maladie qui empêchent de travailler. Entendre des voix n’est pas un frein. Par contre, la motivation, le sentiment d’efficacité, l’estime de soi sont des facteurs importants. Le véritable obstacle est aussi le manque de bienveillance et de souplesse. L’environnement joue un rôle primordial. La recherche aujourd’hui se développe davantage sur l’environnement et non la personne et sa maladie. Ainsi, des données nouvelles sur les pratiques actuelles, les compétences des accompagnants, viennent éclairer les bonnes pratiques à mettre en place pour instaurer l’environnement qui va rendre possible le travail de la personne. ».
Marie-Anne Monchamp, ancienne Secrétaire d’Etat en charge du handicap, a complété son propos en précisant que « L’entreprise doit elle aussi s’adapter. Chaque fois qu’elle est rigide, normative, intolérante à la différence d’expression de la compétence, l’inclusion est difficile. Quand l’organisation est souple, ouverte et qu’elle s’intéresse à l’innovation, s’adapte à la diversité, l’intelligence collective, qu’elle valorise l’intelligence émotionnelle, alors l’inclusion peut avoir lieu. Notre représentation est très intolérante à ces changements et c’est pourquoi une réelle ingénierie de la réflexion politique est nécessaire : quelle place dans une société moderne donne-t-on à la fragilité et au handicap ? ».
Retrouvez en vidéo l’intégralité de la table ronde avec les interventions de Marie-Anne MONTCHAMP, ancienne Secrétaire d’Etat chargée du handicap, Bernard PACHOUD, Professeur en psychopathologie, Frédérique ZIMMER, Directrice de l’ organisme de conseil et de formation en santé mentale ALFAPSY, Felisa BLANCO, Directrice du Service Appui’s qui propose des prestations d’aide à l’insertion et au maintien dans l’emploi, Alice VIGNAUD, Pair-aidante et Elisabeth DAMIANI, formatrice-pair.
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